Chapitre 8 – La douleur qui se venge.

mer de nuages“Alice fixa à nouveau le carton puis leva les yeux vers Fabrizio qui lui souriait amicalement. Elle rangea la carte de visite dans le dossier et voulut se lever pour prendre congé. Comme une frêle embarcation malmenée par le courant. Alice sentit le sol tanguer sous ses pieds. Un épais nuage noir l’enveloppa. Elle s’évanouit en poussant un faible gémissement.” … “Lorsqu’elle reprit conscience, elle était étendue sur le sofa du salon attenant au bureau de Fabrizio…. « Je dois partir car j’ai un rendez-vous important à l’extérieur dans quinze minutes mais je vous confie aux bons soins Angelina. Prenez tout votre temps…… Nous nous reverrons bientôt pour la signature chez le notaire. Prenez soin de vous, Alice. Je vous souhaite un joyeux Noël ! Allez, Bellissima, je vous laisse maintenant… » Fabrizio ponctua son « bellissima » d’un sourire éblouissant et quitta la pièce. Alice referma les yeux et chercha son souffle. Une douleur ancienne se frayait un passage entre ses seins.” En repensant à mon propre combat pour nier la souffrance, écarter les souvenirs, rationaliser ce que je vivais et quand je constate les ravages du déni dans la vie de personnes qui me sont proches ou de ceux qu’il m’arrive de conseiller, j’en suis arrivée aux quatre conclusions suivantes : Vivre, c’est accepter la douleur. Il n’existe pas de vie parfaite et idéale. Dieu ne supprimera pas la douleur par magie. Mais en acceptant d’avoir mal, nous ouvrons ainsi notre coeur à Sa présence guérissante et à un processus de vérité et de reconstruction. Mon “Alice” commence juste à comprendre que quelque chose de terrible se prépare. Cette ancienne douleur, celle d’un chagrin très ancien, d’un deuil non résolu, qu’elle n’arrive pas à identifier, cette douleur veut se manifester ! Face à nos pertes, nous choisissons de nier la douleur et négligeons d’identifier nos émotions, de donner un nom et un sens à ce que nous ressentons sur le moment même. Nous avons nos formules toutes faites pour chasser le mal à notre manière : “Ça va passer !” “C’est pas si grave !” “Le temps arrangera les choses” “Un de perdus, dix de retrouvés”, “Passons à autre chose”. Mais non ! Notre cerveau ne peut pas supprimer la douleur. Il la garde prisonnière et le drame c’est que la petite voix qui proteste en nous finira par se calmer, par se taire… Il faudra un évènement qui fasse office de déclencheur pour la libérer. Mais dans sa prison, notre douleur s’est nourrie, elle se vengera et vous explosera à la figure. J’ai mal pour mon “Alice”. J’ai mal pour toutes ces femmes et ces hommes qui se taisent, impuissants, fiers et inconscients de ce qui se trame dans leur être profond. chagrin de femme “Sonde-moi, O Dieu et connais mon coeur” “Éprouve-moi et connais mes pensée” “Regarde si je suis sur une mauvaise voie” “Et conduis-moi sur la voie de l’éternité”. Prière du Roi David, homme de foi, homme de guerre, homme de passion. Traitons nos douleurs avant qu’elles ne se vengent. Parlons selon la vérité et avec sagesse à notre prochain. Si nous avons été offensés, agissons : exprimons-nous avec respect, allons voir l’offenseur, (prenons un tiers comme témoin si c’est un agresseur), parlons de nos douleurs à une personne sûre. Et demandons au Créateur de nous ouvrir les yeux. Apprendrons-nous à cheminer avec nos douleurs ? “La vérité nous rendra libre”.

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