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Chapitre 8 – Je n’ai pas le temps !

Scarlett O Hara un amour extravagant

“Elle ne devait pas faiblir. Elle devait oublier !
Dans quelques jours, ce serait Noël, le temps des retrouvailles, l’odeur du sapin… Geoffroy et Laura, Sophie et Didier… Sa vie était là ; elle n’était pas parfaite, mais c’était sa vie. Tout ce qu’elle connaissait par cœur.
Dans un moment de crise, Scarlett O’Hara, son héroïne préférée, avait eu cette phrase admirable : « Je ne pleurerai pas … pas maintenant … je n’ai pas le temps ».
Alice ravala ses larmes et rejoignit sa voiture en pressant le pas. Elle fouilla dans la boite à gants et dans les poches de son manteau à la recherche d’un paquet de kleenex et sourit malgré elle.
Elle venait de comprendre la raison pour laquelle elle aimait tant Scarlett O’Hara. Elles avaient un point commun : Scarlett et elle n’avaient jamais de mouchoir sous la main dans les moments où elles en avaient le plus besoin !
Alice fit ronfler le moteur de sa voiture et démarra en trombe.”

Je n’ai pas le temps !
C’est fou comme nous nous donnons des excuses ! Comme si nous n’avions aucune capacité de choisir, de décider de nos journées. Pendant des saisons plus ou moins longues de notre existence, nous avons le sentiment pénible d’être pressés par nos obligations quotidiennes. En cage.
En région parisienne où j’ai habité pendant une vingtaine d’années, des milliers de femmes doivent jongler avec un emploi du temps démentiel : deux heures de transport ou davantage, entre 7 et 9 heures de travail. Et en rentrant à la maison, la préparation du repas souvent sacrifiée, le bain au tout petit récupéré en vitesse chez la nourrice ont raison de la capacité à réfléchir et prendre du recul. Le week-end, corvées ménagères, courses, Un sentiment d’épuisement et d’impuissance s’installe, tenace et submerge les mamans quand arrive le dimanche soir.
On comprend que dans ces conditions, il ne reste plus de place ou d’énergie pour se demander la raison de toute cette agitation. On en arrive à accepter sa situation comme une fatalité. A quoi bon lutter face à ce torrent qui nous emporte ?
Parfois, la petite voix mensongère qui nous susurre que nous n’avons pas le temps est plus subtile…
Aux carrefours de nos vies, quand des choix douloureux s’imposent, quand il faut se regarder en face, évaluer son travail, parler à cœur ouvert à un proche ou à une amie, notre paresse naturelle, ce besoin intrinsèque d’éviter la douleur, de différer les changements qui s’imposent parle plus fort que notre souffrance.
« Je n’ai pas le temps », « On verra ça pendant les vacances ».
Demain… ou jamais ?
Alice n’est pas débordée. Elle a tout le temps pour réfléchir à sa vie mais la peur la domine et la paralyse.
Lorsque des questions dérangeantes se présentent, que décidons-nous ?
Le drame de Scarlett O’Hara, l’héroïne d’Autant en emporte le vent », c’est d’être passée à côté de son bonheur en fuyant la vérité et en négligeant d’écouter son cœur profond.
Tôt ou tard, nos choix, nos lâchetés et notre passé nous rattrapent.
Aujourd’hui, faisons un pas vers la maturité.
Choisissons de nous arrêter pour réfléchir, pour méditer et prier (si nous sommes croyants).
Il n’est jamais trop tard.
Et n’oublions pas nos mouchoirs !

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